Anaïs au corsage blanc, 73/54 cm, 2015.
Anaïs au corsage blanc, 73/54 cm, 2015.

Le portait en peinture n’est pas seulement la recherche d’une stricte ressemblance visuelle. Il implique une relation entre le peintre et le modèle ; relation qui s’établit pendant toute la durée des poses. Ce qui n’est pas forcément le cas dans le portrait photographique. Ce fait signifie que tout portrait en peinture est aussi, plus ou moins, un autoportrait. Mais il n’est pas que cela bien sûr, car, au cœur de cette relation singulière, ne cesse d’avoir lieu ce qui appartient en propre au tableau, c’est-à-dire sa composition, ses équilibres, ses lignes de force et de valeurs colorées. Dans ce portrait d’Anaïs au corsage blanc, chaque élément identifiable avec des mots, y compris la forme de l’espace vide qui l’entoure, doit contribuer à l’expressivité et à l’intériorisation du visage, et particulièrement du regard. Le vrai sujet du portrait en peinture est bien l’intériorité du modèle plutôt que son apparence extérieure.