Crépuscule en trio, 80/60 cm, 2016.
Crépuscule en trio, 80/60 cm, 2016.

Par moment, certains chats possèdent plus que d’autres une puissance d’attraction égale à la crainte qu’ils provoquent. L’incendie du ciel au crépuscule pourrait être aussi celui d’une terre, d’un feu de forêt attisé par le vent dont témoigne le rideau pris dans un courant d’air. La jeune femme interroge dans sa nudité en suspens la menaçante sphère noire à ses pieds. Une fois achevée seulement, car en travaillant, je n’y ai pas songé un seul instant, je me suis aperçu qu’il y a quelque chose dans cette toile qui me fait penser au Saint Georges terrassant le dragon de Paolo Uccello, sauf qu’ici le dragon serait pour le moment contenu dans cette boule noire, énigmatique sécrétion d’un inadvertance anthropologique pouvant annoncer notre disparition sur cette terre. Quant au chat, ironique veilleur de foudre, son regard est sa lance pointée sur le nôtre.