À ceux-là, 73/60 cm, 2014.
À ceux-là, 73/60 cm, 2014.

Face à ce tableau, il est évident qu’un regard averti puisse penser à Chardin et à Zurbaran. De loin, certes. Mais il y a d’autres « ceux-là » qui cohabitent sur la toile et n’appartiennent qu’à ma propre mémoire. La courge récoltée par mon ami maraîcher ; dans le bol africain en bois noir, les neuf pommes vertes du verger de Bernard Noël ; le pamplemousse et le citron, secs tous les deux depuis des années ; la tasse et la théière en porcelaine qui ont appartenu à Suzanne, ma mère adoptive ; le pot afghan en bois laqué rouge, acheté dans une brocante, il y a longtemps… Lire la suite

Agathe à l'oiseau mort, 100/50 cm, 2014
Agathe à l’oiseau mort, 100/50 cm, 2014

Dès lors qu’une figuration humaine apparaît dans un tableau, la tentation narrative surgit. Inévitablement, comme l’image latéralement inversée de nous-mêmes dans un miroir. Ce risque semble contourné plus qu’effacé dans la peinture non figurative.

Donner un titre à une toile, a-posteriori toujours, oriente le regard, sollicite la mémoire et la connaissance de celui qui regarde. Ici, le titre : Agathe à l’oiseau mort, peut faire penser à la Sainte Agathe de Zurbaran, conservée au musée Fabre de Montpellier, et à La Légende dorée de Jacques de Voragine où la vie légendaire de la sainte est narrée jusqu’à son martyre par l’ablation de ses deux seins. Nombreux sont les peintres qui ont traité ce sujet avec plus ou moins de génie depuis la Contre-Réforme, au XVIe siècle. Ce qui suffirait à démontrer que le seul sujet de la peinture c’est la peinture et non pas ce qu’elle figure, dans le contexte, narratif ou pas, qui la précède, l’accompagne, ou la suit. Lire la suite